Portrait du 23 Janvier 2017, Loïc Labaste, élève de Tale L
Par Yves Ginesta • 22 Jan, 2017 • Catégorie: Le portrait de la semaine •Céline Ruiz : Bonjour Loïc.
Loïc: Salut Céline !
C.R : Pourrais-tu te présenter en quelques mots ?
L : Je m’appelle Loïc Labaste, j’ai 17 ans, 18 ans en mai, je suis interne à St Jo depuis la seconde. Je suis fils unique, j’habite à côté de Dax dans les landes, et je suis venu ici pour l’option théâtre que je fais depuis la 2°.
C.R : Tu es venu à St Jo spécialement pour le Théâtre ?
L : Oui. Avec mes parents, on cherchait un lycée. On avait vu Orthez, et après Nay. Ce sont les portes ouvertes de St Jo qui m’ont motivé à venir ici.
C.R : Tu fais théâtre option Léger et Lourd ?
L : Oui. Le Léger coef 2 au bac, et le Lourd coef 6.
C.R : Tu peux m’expliquer en L ce que tu fais en théâtre ?
L : En terminale L, on a 7 heures de théâtre par semaine. On a deux heures de théorie avec Mr Munoz le lundi matin, et après 5 heures de pratique. Sur ces 5 heures, on a 2 heures de théâtre « léger » qui consiste en gros à faire pendant une année un travail sur une pièce. Ces travaux de l’année vont durer au final une heure que l’on présente au spectacle de fin d’année en mai. Il n’y a qu’un seul spectacle en léger par an. Tandis qu’en « lourd », option lourde, c’est un spectacle par trimestre, et là, on travaille sur des extraits de pièces, ça dure entre 15 à 20 minutes, et on a 3 heures de pratique. Ce spectacle se fait l’après-midi devant les élèves à chaque fin de trimestre. On joue chaque trimestre deux fois, en début d’après-midi devant les collégiens qui font l’option ou l’initiation théâtre, et en milieu d’après-midi devant les lycéens. On présente une dernière fois en mai lors de la soirée théâtre nos travaux en Léger et en Lourd dans le cloitre, dans une ambiance énorme devant nos parents, nos amis, les élèves. Ça, c’est vraiment énorme ! Et, à côté, on doit aussi réaliser un Carnet de bord, sur lequel doit figurer tous nos comptes rendus de nos séances de théâtre que l’on présentera en fin d’année à l’examinateur qui viendra nous juger en théâtre.
C.R : Vous travaillez sur quelles œuvres cette année ?
L : En Lourd, coefficient 6 au bac, on a travaillé au 1er trimestre sur « le Mariage de Figaro » de Beaumarchais, et au 2ème trimestre, on travaille sur « les Bacchantes » d’Euripide. Au 3ème trimestre, on va travailler sur une nouvelle œuvre qui remplace « Cendrillon » de Pommelat, ce sont « Les illusions comiques » d’Olivier Py. En Léger, coefficient 2 au bac, on travaille sur « Le cas de la famille Coleman » de Claudio Tolcachir.
C.R : Tu es un passionné de théâtre (il acquiesce), je sais que tu en fais aussi en dehors…
L : Oui, je suis dans deux troupes, une dans mon village, c’est un cabaret, ou je fais des sketches de 10-15 minutes, souvent comiques, et des mimes, et enfin dans une troupe de théâtre à côté de chez moi, à Saint Lon les Mines, où ça fait maintenant 107 ans que le théâtre existe, et on a fêté l’année dernière les 50 ans du foyer où on a joué le Bourgeois gentilhomme de Molière, et j’ai joué le maître à danser. Danse hip hop, très modernisé, j’aime beaucoup participer aussi à la mise en scène, même si le côté du jeu et le côté acteur me plaît plus, mais la mise en scène, c’est aussi important pour un spectacle, alors j’adore ça aussi.
C.R : Tu as aussi participé à la réalisation de petits films…
L : Oui, ma 1ère expérience, c’était un court métrage que j’avais tourné dans une colonie de vacances, avec Luna Freites, où on était entouré de professionnels. Et après, ma 2ème expérience, c’était un long métrage avec l’école Ciné Magis, c’était « le complexe du homard », tiré d’un roman sur l’adolescence, sur les problèmes d’ados. Et là, c’était une personne assez costaud qui voulait s’intégrer dans la société en faisant du surf. On est resté dans la région Aquitaine pour tourner tout ça, la côte landaise, Dax, Mont de Marsan… Et moi, j’ai joué un rôle de « silhouette ». Une silhouette, c’est une personne qui parle très peu dans le film mais qui est présente et qui sert à l’intrigue.
C.R : Et ce film, après, il a été diffusé où ?
L : Dans tous les cinémas de France. Ça a été un long métrage normal qui n’est pas resté longtemps à l’affiche.
C.R : Tu as décroché le rôle comment ? Tu fais des castings ?
L : Pour « le complexe du homard », j’étais dans un théâtre à Hossegor, c’était un théâtre d’improvisations, et il y avait des personnes qui font des castings qui venaient spécialement de Paris. On appelle ça du casting sauvage, ce sont des personnes qui viennent dans les théâtres, à proximité du lieu de tournage pour que les jeunes ne soient pas trop loin de chez eux, et qui recrutent. Moi par exemple, j’ai tourné quatre jours entiers, j’étais en 4ème, j’ai loupé une semaine de cours. J’ai été rémunéré 100 € par jour, il y a eu un contrat de fait avec mes parents, car on n’a pas le droit de toucher cet argent avant nos 18 ans. Moi, franchement, ce tournage, c’est avec plaisir que je l’ai fait, mais c’est vrai que là, en étant payé, c’était comme si je rentrais un peu dans le métier, j’étais vraiment très content.
C.R : Tu as aussi joué très récemment dans une web série…
L : Oui, hier (jeudi 19), j’ai tourné dans une web série qui était sur l’aéronautique pour sensibiliser les jeunes à l’aéronautique. Pour mon cas hier, c’était sur la chaudronnerie, un métier que je ne connaissais pas du tout, et qui m’a beaucoup intéressé. J’étais un stagiaire qui venait dans l’entreprise, et un tuteur m’attendait pour m’expliquer pendant une journée le métier de chaudronnier dans les pièces d’avion. On a été plusieurs élèves de St Jo à être recruté, on n’était pas rémunéré, c’était du bénévolat, mais une super expérience. Ça me fait toujours plaisir de jouer. C’était du « live » par contre, il n’y avait pas de dialogue écrit, pas de scénario, le réalisateur disait « tu fais ci, tu fais ça », mais rien n’était écrit, tout était à l’improvisation, et c’était vraiment intéressant de jouer comme ça aussi.
C.R : Vous avez pu participer à cette web série grâce à Mme Benoît, votre professeur de Théâtre…
L : Oui, elle a organisé un casting au lycée. Elle était avec une dame qui descendait de Paris, qui était assez jeune, et qui faisait un casting en improvisation. On est allé à l’amphi-théâtre, ambiance théâtre. Elle nous a demandé de faire des exercices, et elle repérait au fur et à mesure ceux qui l’intéressaient. Encore un casting sauvage dont le tournage se passait après à Serres-Castet. On a eu beaucoup de chance, on a été 15 à jouer, 7 présélectionnés, et 3 qui ont été sélectionnés dont Mathis Péau, Elodie Vigneau et moi. Ce qu’il faut savoir, c’est que même si c’est du cinéma, on passe toujours par du théâtre. C’est pour ça que je veux partir après dans une expérience théâtre.
C.R : L’année prochaine, tu voudrais faire quoi ?
L : J’aimerai bien faire une Licence Etudes Théâtrales à l’Université Montaigne à Pessac. Il faut pour ça que je la mette en premier vœu sur Post Bac et en principe, je devrais être pris direct parce que je fais partie de l’académie de Bordeaux, et je suis en Terminale L option théâtre Lourd et Légère. Après, ce qui me plaît aussi avec cette Licence, c’est qu’on peut l’adapter à une école privé à l’extérieur de la fac : les cours Florent. Ca existait jusqu’à présent qu’à Paris, mais ça descend sur Bordeaux. Je me dis que vu que c’est nouveau, c’est la première année, c’est en province, de nouveaux profs… ça pourrait être une grande motivation pour moi de l’intégrer. Si je suis pris, je ferai partie de la première promo, mais ce n’est pas facile d’y rentrer, il y a un stage d’accès, mais je suis motivé vraiment pour le faire, et y croire, c’est déjà pouvoir. Le stage d’accès est en février, la première semaine des vacances. Ça tombe super bien. J’ai aussi la chance d’avoir des parents qui me suivent beaucoup dans mes études et dans mon orientation.
C.R : Et alors, St Jo, tu en retiendras quoi ? Qu’est-ce qui est bien, pas bien ?
L : Ah ! St Jo, c’est « So St Jo » comme on dit nous ! Parce que franchement, j’étais super content de venir ici en seconde, ça m’a changé complètement du collège où j’étais avant. Gros changements au niveau des cours, des méthodes, et je suis très très heureux d’être venu ici. Le théâtre m’a encore plus fortifié, c’est lui qui m’a aidé à perdre ma timidité quand j’étais au collège. Ici, il m’a boosté ! On a des profs de théâtre, des intervenants énormes qui sont des professionnels, Mr Munoz qui nous encadre toujours avec sa bonne humeur, Mr Munoz, ce grand personnage, je ne l’oublierai pas c’est sûr. Franchement, voilà, super content d’être venu ici. Mes regrets seraient pas grand-chose : ne pas avoir fait de voyage avec Mr Munoz, et de ne pas avoir pu profiter lors d’un voyage de toute la culture qu’il a, qui est vraiment énorme. Quand je vois en théâtre tout ce qu’il nous raconte et qui est passionnant, c’est d’ailleurs ce que je vais avoir dans la licence que j’ai choisi. Je me dis que j’ai de la chance de pouvoir écouter tout ce qu’il nous apprend. Par contre, franchement, le gros défaut de St Jo que je dirais ouvertement, ça serait au niveau de l’informatique, du service des ordinateurs qui nous sont proposés en classe ou au CDI, il y aurait peut-être quelque chose à faire, une modernisation ou je ne sais pas, mais ce n’est pas trop ça. Il y a une nouvelle salle informatique avec la fibre, j’espère que ça va aller mieux, mais pour moi, ça a été un gros défaut, ça plantait souvent quand j’avais des recherches à faire ou que je devais travailler sur l’ordi, il y avait très souvent des problèmes de connexion… Ce serait vraiment le seul défaut de St Jo pour moi. A part ça, tout est bien. Cette année, le soir, j’aide au self, et j’ai rencontré du coup, l’équipe des cuisines qui travaille dans l’ombre de St Jo et qui est vraiment adorable et super sympa. J’ai eu la chance de tomber dans une promo énorme dans la classe. Depuis la seconde, je me suis très bien intégré, je me suis fait de super potes et ce n’est pas fini, mais c’est vrai que ma classe, elle est vraiment super.
C.R : Pour finir, tu voudrais faire une petite dédicace ?
L : Je ferais une dédicace à l’internat. En seconde, c’est moi qui ai voulu devenir interne, pour avoir plus d’autonomie, plus de liberté, sortir du cadre de mes parents que j’avais au collège. L’internat m’a vraiment appris à vivre en communauté, à être avec les gens, à vivre avec les gens, à apprendre, et surtout la relation qu’on a avec Mr Desbas, qui nous surveille à l’internat, avec qui on a beaucoup de complicité maintenant qu’on est en terminale et qu’on est comme il dit « de jeunes adultes ». On voit je trouve en Terminale, et je l’ai encore plus vu au voyage que j’ai fait avec St Jo au Pays de la Loire, on voit vraiment que les profs, c’est vrai, ils jouent tous un rôle, c’est normal pour qu’ils nous apprennent beaucoup de choses, mais qu’au fond, tous les profs, le CPE, le Directeur, tous ceux qui nous encadrent à St Jo sont vraiment humains. Je trouve qu’à St Jo, ils nous aident vraiment, ils nous suivent jusqu’au bout, jusqu’à l’orientation, et ça, c’est énorme.
Je finirai par une petite dédicace à Mr Thomas de Schepper avec qui j’ai fait mes trois années de lycée à l’internat et qui est vraiment un mec génial que je n’oublierai pas !
Ainsi se termine le portrait de Loïc. On vous retrouve lundi prochain pour le découvrir autrement ! A tout vite pour son interview (F)utile…