Portrait du 6 Juin 2017, Quentin Ranquine, élève de 3°4
Par Yves Ginesta • 5 Juin, 2017 • Catégorie: Le portrait de la semaine •Céline Ruiz : Bonjour Quentin.
Quentin : Bonjour Céline !
C.R : Pourrais-tu te présenter en quelques mots ?
Q : Je m’appelle Quentin Ranquine, j’ai 15 ans, je suis en 3ème 4 à St Jo, je suis là depuis ma 6ème. J’habite à Angaïs, j’ai un frère Jérémy qui est ici en 6ème 4, et je fais du foot depuis l’âge de 5 ans.
C.R : Tu fais du foot ! (Il acquiesce). Ok, donc ça, si tu me le dis de suite, c’est que c’est important !
Q : (Il me fait un grand sourire et me répondant) Oui, C’est vrai !
C.R : Le foot c’est ta vie ? (Il me répond oui). C’est pour ça que t’es coiffé à la Griezmann !
Q : (On rigole). Oui, c’est la coupe à la Griezmann !
C.R : Tu fais du foot où ?
Q : Je fais du foot à Pau FC.
C.R : Pau FC, c’est une bonne équipe ça !
Q : Oui, c’est une des meilleures du département on va dire. J’ai commencé à l’âge de 5 ans à l’ASMUR à Mazères Lezons. A 5 ans, je n’avais pas le droit à la Licence, mais ils m’ont quand même pris pour faire les entraînements parce que je voulais vraiment jouer au foot. J’ai débuté vraiment à l’âge de 6 ans à La Ribère à Bordes, où je suis resté 3 ou 4 ans. Puis après, le Pau FC m’a repéré et m’a demandé de venir au club. La première année, j’ai refusé, j’étais en CM1, je trouvais que j’étais un peu petit encore…
C.R : Tu as refusé ou tes parents ont refusé ?
Q : On a refusé ! Moi, j’étais un peu pour, mais mes parents m’ont dit que j’étais encore un peu petit, et que s’il devait se passer quelque chose, ils rappelleraient. Du coup, j’ai continué à La Ribère, et l’année suivante, en CM2, ils m’ont rappelé, et c’est là que j’ai dit oui. Depuis, je suis à Pau FC.
C.R : Tu es à quel poste ?
Q : Je joue milieu offensif.
C.R : Donc tu marques des buts !
Q : Oui ! (Grand sourire !).
C.R : Très bien, et à St Jo, tu fais une option ?
Q : Non, depuis ma 6ème, je n’ai pas fait pas d’option. Au départ, je voulais, mais avec le foot, c’était trop compliqué, ça allait me faire trop.
C.R : Pourquoi ? Tu as combien d’entrainements de foot par semaine ?
Q : 3 entrainements par semaine.
C.R : 3 entrainements ??? Tu les as quand ?
Q : Mardi, mercredi et vendredi. Le mardi de 18h à 19h30, le mercredi de 15h à 17h, et le vendredi de 18h à 19h30. Les matchs sont le samedi après-midi.
C.R : Le samedi, tu pars loin jouer ?
Q : Oui, parce comme on est au niveau régional, au meilleur niveau possible, on rencontre surtout des équipes de Bordeaux. Donc le maximum de route, c’est 2h30. Du coup, quand on a des voyages comme ça importants, le samedi est vraiment pour le foot.
C.R : Là, tu arrives à la fin de ta 3ème, ça n’a pas été trop dur à tout concilier ?
Q : Ça s’est super bien passé. Avant d’arriver ici, j’hésitais entre aller dans le public à Nay et venir ici. J’ai préféré St Joseph parce que c’était plus petit. Après, c’était mon choix, mais je pense que la scolarité ici est mieux. Et du coup, je ne me suis pas trompé car j’ai passé quatre bonnes années, avec un niveau scolaire correct. En 6ème, j’avais entre 17 et 18 de moyenne générale, et là, cette année, je dois être à plus de 14.
C.R : Donc tu arrives à allier foot et scolarité…
Q : Oui, après comme je suis habitué depuis le CM2… Par exemple, le week-end, je fais mes devoirs pour toute la semaine. J’ai pas le temps, je ne peux pas trop me reposer le dimanche sur le canapé, il faut que je travaille, il faut vraiment que je m’organise bien.
C.R : Et le passage des épreuves du Brevet, ça te stresse ?
Q : Un peu parce qu’il est nouveau, mais ça va. Là, je viens de passer l’oral, et ça s’est super bien passé. Je me dis que le reste, il faut le voir comme des gros contrôles. Si je révise bien, ça devrait aller.
C.R : L’année prochaine, tu fais quoi ?
Q : L’année prochaine, je pars à Bordeaux au centre de formation des Girondins de Bordeaux. Je vais y rester pendant 3 ans. C’est quand j’étais à Pau FC que le club des Girondins m’ont repéré. Ils m’ont fait passer beaucoup de tests. Beaucoup d’équipes m’ont appelé. Il y avait Bordeaux, Toulouse, Monaco, Nantes et Saint Etienne.
C.R : Quand ? Cette année ?
Q : Non, tout a commencé en 5ème. Au début de ma 5ème, j’ai reçu un appel de Toulouse qui m’a demandé d’aller faire un test, et après, ça s’est enchainé. J’ai fait beaucoup de tests dans tous ces clubs, et au final, il y a les Girondins de Bordeaux qui m’ont proposé un contrat et Saint Etienne. J’ai beaucoup réfléchi, et j’ai préféré aller à Bordeaux. Déjà pour la distance, car je rentrerai que pendant les vacances scolaires et une semaine sur deux.
C.R : Ça consiste en quoi ces tests ?
Q : Au départ, j’ai été appelé à Toulouse. Je suis allé au Centre. J’ai fait un match avec l’équipe de Toulouse. Ça s’est bien passé, j’ai eu de la chance, et ils m’ont proposé d’aller faire un tournoi avec l’équipe de Toulouse. Bordeaux m’a ensuite appelé et m’a fait faire beaucoup de tests. J’y suis allé plusieurs fois pour une journée : le matin : entrainements et l’après-midi, des matchs où ils nous filmaient, nous regardaient tous ensemble, et prenaient les meilleurs.
C.R : D’être filmé, décrypté, ça ne t’as pas stressé ?
Q : Non, du tout ! En fait, je ne m’en rends même pas compte. Quand je suis sur le terrain, qu’ils filment, qu’ils nous prennent en photo, moi, tant que je suis sur le terrain, j’oublie tout, il y a le ballon et plus rien d’autre. Je suis un joueur et mon but est de marquer.
C.R : Tu vas faire quoi pendant ces trois ans à Bordeaux ?
Q : Je vais suivre une scolarité en lycée normale, mais je vais avoir le foot à côté. On a des horaires aménagés. Ça veut dire que le matin, je n’ai pas cours, j’ai entrainement, et l’après-midi j’ai des cours normaux. Là, je vais suivre ma seconde, je vais voir comment ça se passe, mais j’aimerais bien faire un bac ES. Comme on est classé « sportif », je sais qu’on a environ 20-22 heures de cours dans la semaine pour préparer le bac. Je n’aurai pas d’heures d’étude.
C.R : Et donc pour réaliser tout ça, tu vas partir de chez toi…
Q : Oui, je pars de la maison, mais ce qui est bien, c’est que j’ai pu m’y préparer depuis 2 ans. Ça fera deux ans en Août que je sais que je pars aux Girondins.
C.R : Il fallait que tu termines ta 3ème ?
Q : Oui, pour passer au centre de formation, il faut être en seconde, parce qu’après, c’est trop loin de la maison. Donc là, je pars en Août. Oui, ça va changer parce que je ne verrai plus les copains, je ne verrai plus maman-papa, le frère. C’est sûr, ça va changer. Mais après, c’est mon rêve depuis tout petit, donc je me dis qu’il n’y a que du bon qui m’attend. J’aimerais bien devenir footballeur professionnel.
C.R : Tu te vois passer à la télé, jouer en équipe nationale, tu vois grand ?
Q : Oui, toujours viser loin, et après on verra comment ça se passe. Après, je ne suis sûr de rien. C’est très dur, et même une blessure peut vite faire arrêter ma carrière. C’est pour ça que je vais continuer vraiment l’école au cas où…
C.R : Je te chambrais tout à l’heure en disant que tu étais coiffé à la Griezmann, mais c’est ton chouchou Griezmann ?
Q : Oui. J’ai vraiment des modèles sportifs. Je suis beaucoup le foot, j’aime beaucoup Antoine Griezmann, j’aime bien aussi Adrien Rabiot qui vient de Pau FC. Ce sont mes deux joueurs phares.
C.R : Tu arrives à oublier le foot au collège ?
Q : Quand je sors du collège et que je vais au foot, je pense foot, c’est le foot, mais après c’est le collège. Le collège, c’est les leçons, étudier, je suis sérieux en cours et j’oublie le foot.
C.R : Un super bon souvenir que tu garderas de St Jo ?
Q : Tout s’est super bien passé, je vais partir d’ici heureux, mais si je devais dire un super bon souvenir, ce serait un souvenir sportif aussi, c’est quand j’ai remporté le cross du collège en 6ème et en 5ème. J’étais super fier.
C.R : Si tu devais changer quelque chose à St Jo pour améliorer le quotidien des élèves, ce serait quoi ?
Q : Qu’il y ait moins de contrôles. Des fois, il y en a beaucoup. Il faut tout le temps apprendre ses leçons, il ne faut rien lâcher. Plus cette année qu’en 6ème, c’est normal, le niveau augmente, mais je trouve qu’ici, il y a trop de contrôles.
C.R : Et pour finir, si tu devais faire une dédicace à quelqu’un ou dire quelque chose qui va rester vu qu’avec ce portrait, tu rentres dans les archives de St Jo, tu dirais quoi ?
Q : Déjà, je voudrais remercier mes copains, parce qu’ils ont été là pour moi, et parce qu’aussi ils vont me manquer quand même. Après, je voudrais dire merci aux profs, car depuis ma 6ème, avec tous, ça s’est super bien passé. Leur dire merci pour tout ce qu’ils m’ont appris, même si des fois, ça n’allait pas très bien, ils m’ont appris plein de choses, et ils m’ont aidé à grandir aussi. Des fois, certains me parlent de foot, et ça aussi c’est gentil. Même Mr Ginesta prend de mes nouvelles et ça me touche. Ça me fait vraiment plaisir. Je pars serein. J’ai passé quatre bonnes années à St Jo, et je sais que si par malheur ça se passait mal à Bordeaux, je sais que je peux revenir à St Jo, que les portes resteront ouvertes. Je pars heureux et serein.
Ainsi se termine le portrait de Quentin, notre futur, je l’espère, footballeur professionnel. (Je dois avouer qu’avant de faire ce portrait, je n’étais pas du tout au courant de ses capacités sportives. Beaucoup vont peut-être, comme moi, découvrir à travers ce portrait le super parcours de ce jeune, bien dans sa tête, qui y croit et qui en veut !). Allez Quentin !
A lundi prochain pour le découvrir autrement ! A tout vite pour son interview (F)utile…