Portrait du 14 Janvier 2019, Philomène Piquet Gauthier, élève de 3°4 (Interview réalisée mardi 8 janvier à 19 h 00).
Par Yves Ginesta • 14 Jan, 2019 • Catégorie: Le portrait de la semaine •
Céline Ruiz : Bonjour Philomène.
Philomène : Bonjour.
C.R : Pourrais-tu te présenter en quelques mots ?
P : Je m’appelle Philomène Piquet Gauthier, je suis actuellement en 3°4, et je suis arrivée à St Jo en 4ème. J’ai 15 ans, donc, j’ai un an de plus que tous ceux de ma classe. Je suis censée être en seconde, mais comme mes parents font du spectacle, j’ai fait l’école à la maison étant petite. J’ai fait un programme scolaire étalé sur deux ans, et je suis rentrée à l’école en CE2. J’ai toujours eu un an de décalage. Ma mère habite à Bénéjacq, et mon père à côté d’Orthez. Je suis née à Montpellier. Depuis que je suis toute petite, je voyage un peu partout dans la France. J’aime beaucoup le dessin, la musique, et j’ai certaines facilités à l’école.
C.R : Tu penses que tes facilités sont dues à ton parcours scolaire différent des autres, ou il y a une part d’inné ?
P : Je pense que du fait que j’ai voyagé pas mal étant petite, disons que j’ai été souvent sortie de ma zone de confort, et ça m’a aidée à affronter plus de choses. Et après, enfin, je ne sais pas si c’est moi, parce que mes frères et sœurs aussi ont une certaine facilité à comprendre les choses, donc il y a peut-être aussi une part d’inné.
C.R : Tu as des frères et des sœurs ?
P : Oui, j’ai une petite sœur qui s’appelle Circée, qui est arrivée en 6ème à St Jo cette année. J’ai un grand frère qui s’appelle Octave, qui a 17 ans, et qui est au lycée Arts et Métiers à Coarraze, qui fait un CAP Ebénisterie. Et J’ai une grande sœur qui a 27 ans, et qui a été à St Jo en 4ème et 3ème, qui est partie à Barthou en seconde, qui est revenue ici en 1ère, et je crois qu’elle a fait sa terminale ailleurs. Après, ça a toujours été un peu difficile pour elle d’avoir une stabilité quelque part, sa vie est un peu compliquée. Elle a un petit garçon qui s’appelle Yann, qui a 4 ans, et une petite fille qui s’appelle Cléa, qui a 3 ans. Elle a fait du théâtre, elle fait du cirque, et elle chante très très bien ! Artiste aussi !
C.R Tu m’as dit que tu es allée à l’école pour la première fois en CE2, mais du coup, avant, qui te faisait « l’école » ?
P : En fait, j’ai fait un an de CNED, donc c’étaient les profs à distance qui m’envoyaient les cours.
C.R : Par le CNED ? Mais à cet âge, il faut quand même que tu sois encadrée…
P : Oui, ce sont mes parents, qui me faisaient travailler. Après, c’était un peu compliqué quand on était petit, surtout pour moi et mon frère, parce que ma grande sœur était déjà au lycée. Je crois que j’ai fait mon C.P avec le CNED.
C.R : Donc, ça veut dire que l’apprentissage de la lecture et de l’écriture, tu l’as fait avec tes parents …
P : Oui, et j’ai eu beaucoup de difficultés à apprendre à lire. En fait, j’ai appris à lire vraiment avec ma grand-mère. J’allais la voir tous les jours, parce que sa maison est juste à côté de la mienne, et on lisait ensemble, je me souviens, le livre « du petit Nicolas ». C’est pour ça que j’ai aussi certaines difficultés en français. J’ai toujours eu des difficultés avec le fait d’apprendre à lire, et à écrire. Et donc, j’ai fait un an de CNED, et comme on voyageait tout le temps, après on a changeait, on a fait l’instruction libre. Avec l’instruction libre, ce sont tes parents qui t’enseignent, et tu as un inspecteur qui vient tous les ans pour vérifier ton niveau. Avec le CNED, on était trop en retard sur le programme, parce que vu qu’on bougeait tout le temps, on avait des difficultés à se poser pour travailler. Mais même avec l’instruction libre, vu qu’on bougeait tout le temps, on travaillait plus lentement, et donc en fait, on a étalé un programme scolaire sur deux ans. Après, je suis rentrée en CE2 dans une petite école à Amou jusqu’à mon CM2. Je suis allée au collège public à Amou, j’y ai fait ma 6ème et ma 5ème, et je suis arrivée ici en 4ème.
C.R : C’était bien que tu démarres dans une petite école de village…
P : Oui, et puis à l’école d’Amou, il y avait aussi une bonne méthode, une méthode de ceinture et de compétence. En fait, au lieu que ce soit la prof qui fasse une leçon à tout le monde en général, c’étaient des feuilles déjà imprimées, et chacun travaillait à son rythme. Donc, tu validais des ceintures, et s’il y avait quelqu’un qui avait plus de mal en maths, il pouvait prendre plus de temps, la prof pouvait lui réexpliquer s’il ne comprenait pas. Et quelqu’un qui était fort en maths, et bien, il avançait, et il était plus sur le français, ou une autre matière.
C.R : Cette méthode était bien pour toi.
P : Oui.
C.R : Après, tu continues dans un petit collège, et tu arrives à St Jo…
P : Oui, en 4ème, avec l’option théâtre.
C.R : C’est le théâtre qui t’a motivé pour venir à St Jo ?
P : En fait, ma grande sœur était venue à St Jo au collège, et ma mère me disait toujours que St Jo « c’est super ». J’ai voulu venir dès la 6ème, mais il n’y avait plus de place. En 5ème, vu que je m’étais fait des amis en 6ème, je ne voulais pas les quitter, mais j’ai voulu venir en 4ème, je voulais faire l’option théâtre.
C.R : Tu as un côté très artiste (elle acquiesce), issue d’une famille d’artistes…
P : Oui, ma mère est danseuse contemporaine, mon père fait du théâtre d’objets. En fait, il raconte des histoires à travers les objets, en les animant.
C.R : Ils sont tous les deux intermittents du spectacle.
P : Oui.
C.R : Ta grande sœur ?
P : Ma grande sœur, ce n’est pas son métier, mais en ce moment, elle fait un peu de cirque avec des amis, elle chante, et elle aime beaucoup le théâtre.
C.R : Ton frère ?
P : Mon frère dessine merveilleusement bien, et après, il est super fort dans tout ce qui est manuel. C’est pour ça que l’ébénisterie, ça lui va super bien. C’est le 1er de sa classe en atelier, et il est de façon générale super fort dans tout ce qui est manuel, mais aussi dans tous les sports qu’il pratique.
C.R : Et ta petite sœur ? Elle fait théâtre ?
P : Non, elle n’a pas voulu, je pense qu’elle est un peu trop timide, mais par contre, elle dessine super bien, et elle est très forte en origami. Elle invente plein de petits trucs. Elle regarde des tutos sur YouTube, et elle les refait en miniature, ou en dessin.
C.R : Et toi ?
P : Moi, j’aime beaucoup chanter et faire de la guitare, j’adore ça ! Je fais du piano aussi un peu, je ne prends pas de cours, j’apprends toute seule. Je vais sur internet, il y a des petits tutos, et au fur et à mesure, j’ai appris un peu les tablatures. Et pour la guitare, pareil, j’ai appris avec internet.
C.R : Autodidacte.
P : Oui. Je suis meilleure à la guitare, parce que c’est plus pratique pour l’emmener partout, donc j’évolue plus facilement. Après, je fais aussi beaucoup de dessin, j’adore dessiner, coudre aussi. J’ai une machine à coudre, j’aime beaucoup la mode, du coup, je retouche mes vêtements, et j’aime beaucoup le théâtre.
C.R : A St Jo, tu es bonne élève ?
P : Oui, ça va. (On rigole ! Elle est même très bonne élève !).
C.R : Bon, on va avouer à tout le monde, que l’interview est un peu faussée, parce que je n’avais pas réalisé quand on a défini ce temps pour le portrait, que j’avais aussi rdv avec toi juste avant, pour ton orientation, rdv que tu avais pris début décembre. Donc, ça chamboule un peu tout, parce qu’on a déjà beaucoup parlé, mais ça m’a aussi permis d’apprendre des choses qui doivent absolument figurer dans ton portrait ! Par exemple, tu peux me dire ce que tu voulais faire comme métier quand tu étais petite ?
P : (Elle rigole !). Quand j’étais petite, je voulais être Maire, parce que Présidente de la République, je trouvais que ce serait un peu trop de responsabilités pour moi. Je me disais qu’au début, ce serait plus facile d’être Maire, et si je me sens bien en Maire, je pourrai augmenter et aller dans des grandes villes, et pourquoi pas, au fur et à mesure, atteindre la présidence ! Je me souviens, en CM2, j’avais écrit deux pages recto-verso, où j’avais marqué tout ce que je voulais faire si j’étais Maire, et encore, je n’avais pas du tout fini… Je voulais que dans les prisons, il y ait de la peinture colorée partout sur les murs…
C.R : Tu te rappelles d’autres idées que tu voulais défendre ?
P : Non, je ne me rappelle que de la prison, j’avais beaucoup écrit dessus, je ne sais pas pourquoi d’ailleurs, pour apporter plus de gaité peut-être, tout est trop sombre en prison, pour essayer aussi de redonner de la joie de vivre, pour leur montrer que la vie n’est pas complètement finie quand on passe par la case prison.
C.R : Pourquoi Maire ?
P : En fait, depuis que je suis toute petite, déjà, à mon école primaire, on faisait des conseils, et donc, on avait déjà des ceintures de comportement, et plus on était haut dans les ceintures, plus on avait de responsabilités vis-à-vis de la classe. Moi, j’étais ceinture marron, c’était le plus haut, et donc à la récré, je pouvais rester dans la classe, si le téléphone sonnait, j’avais le droit de répondre et après de le donner à la maîtresse, et au conseil, j’avais le droit d’être la Présidente du conseil. C’est moi qui menait le conseil, et ça, j’aimais beaucoup. J’aimais beaucoup avoir des responsabilités. Depuis que je suis toute petite, j’aime beaucoup aider les gens, à chaque fois, je vais voir les gens qui sont tout seul, ou des choses comme ça. Et donc, Maire, parce que c’est la personne, qui dans une ville ou un petit village, a le plus de responsabilités.
C.R : C’est énorme tout ce que j’apprends sur toi, j’ai l’impression de continuer le rdv d’orientation, mais en plus personnel. Tout ça explique tellement de choses ! (On rigole !).
C.R : Tu es à St Jo depuis deux ans, interne, ça te plaît ?
P : Oui, ça va. Après, je dois avouer qu’au début, les trois heures d’études le soir, ça m’a fait beaucoup de changement de travail, par rapport au petit collège public où j’étais avant. Le fait que St Jo ait en plus une très bonne réputation, les profs et les adultes attendent qu’on donne le meilleur de nous, et donc ces trois heures m’ont fait vraiment très bizarre, je me demandais pourquoi j’étais venue ici, je n’étais pas bien du tout, et puis après, au fur et à mesure, je me suis habituée. J’ai vu que je pouvais quand même m’avancer. Après, ce qui me manque un peu ici, c’est le soir, avoir un petit moment toute seule tranquille dans ma chambre, pouvoir le passer avec ma guitare, pour me retrouver. Et puis, comme j’ai beaucoup voyagé, et rencontré beaucoup de gens, j’ai un léger décalage mentalement avec les gens de ma classe, en plus, ils ont un an de moins que moi. J’ai beaucoup d’amis qui ne sont plus au lycée, ou qui sont en 1ère ou terminale. Donc c’est vrai qu’être toujours avec des gens, avec lesquelles on n’a pas toujours les mêmes idées ou les mêmes points de vue, c’est fatigant au bout d’un moment, et j’ai besoin d’appeler des amis ou d’avoir un petit moment à moi.
C.R : Pour partager d’autres choses…
P : Oui, voilà. Une semaine, des fois c’est un peu fatigant. Après, ce que je vois ici en étant interne, et qui fait du bien un peu à tout le monde, c’est que d’avoir un rythme bien cadré, pour les cours, ça aide.
C.R : Le fait qu’il y ait collège et lycée à St Jo, c’est un plus pour toi. Ça te permet à l’internat, d’être avec des lycéennes…
P : Oui, cette année, il y a certaines 3ème qui ont eu le droit d’être en chambre dans les dortoirs lycée, celles qui avaient les meilleures moyennes ou les plus méritantes, et j’ai été choisie. Donc là, je suis en chambre, et quand je l’ai appris en début d’année, j’étais trop contente ! On a vachement plus de temps le soir, j’ai toutes mes copines lycéennes, et vu qu’on est que deux par chambres, tu es plus tranquille, pour te poser un petit peu, c’est plus agréable.
C.R : Un truc que tu aimes bien à St Jo ?
P : Je pense que j’aime beaucoup, grâce à l’option théâtre, qu’on puisse voir pendant une après-midi, chaque trimestre, les représentations des lycéens qui font théâtre. Je ne connais pas beaucoup de collège qui font ça. Et après, ce que je trouve bien, c’est qu’il y a beaucoup de sorties pour ceux qui aiment vraiment le sport, vachement de propositions, c’est le gros point fort de St Jo. Et après, ce que j’adore à St Jo, c’est le lieu ! J’adore ! Rien que le cloître, je le trouve super joli, et puis les montagnes ! Tous les matins, c’est trop beau le lever du soleil, tous les soirs, le coucher du soleil, les couleurs, c’est hyper agréable ! Tu peux t’évader rien qu’en regardant le paysage, c’est magnifique !
C.R : Ce que tu aimes moins ?
P : Ce que j’aime le moins je pense, c’est que j’ai l’impression qu’ici, on nous qualifie beaucoup trop par rapport à nos moyennes. Je trouve que pour les gens qui ont des difficultés, c’est un peu dur de réussir à s’adapter, il y a plus de pression.
C.R : Tu trouves que pour certains, c’est dur ?
P : Pour moi, ça l’est moins, parce que j’ai des facilités, du coup, à moi, ça me met moins cette pression. Mais après, j’essaie de me mettre à la place des gens qui ont plus de difficultés, et je sais que pour certaines personnes, c’est dur. Toute cette pression vis-à-vis des notes, ces contrôles, la charge de travail, ça fait beaucoup. Moi, je fais par rapport à mon expérience. Par rapport au collège public où j’étais avant, ici, tout est noté beaucoup plus sévèrement. Après, je pense qu’au début quand tu arrives, ça te démoralises un peu, parce que tu vois ta moyenne chuter.
C.R : Tu penses que les profs de St Jo sont plus exigeants ?
P : Oui. En fait, moi, quand j’étais dans mon collège public, bon, je vais dire mes moyennes, j’avais 18.6 en 6ème, et 18 en 5ème. Le soir, je n’avais pas beaucoup de devoirs. Certes, il y avait des soirs où j’avais beaucoup de devoirs, mais il y avait d’autres soirs où je pouvais être tranquille chez moi, où je n’avais pratiquement pas de devoirs. Et ce qui m’a fait bizarre, en arrivant ici, c’est que pour essayer d’avoir la même moyenne, je travaillais trois heures le soir, et trois heures à fond ! Tu vois, c’est ça qui m’a fait voir la différence. Oui, c’était noté plus sévèrement, oui, les profs étaient plus exigeants. Ça m’a fait très bizarre les premiers mois. Après, ce qui est sûr, c’est que ça nous aide beaucoup pour les examens. L’habitude d’être noté beaucoup plus sévèrement, le jour des examens, tout nous paraît beaucoup plus facile.
C.R : Ce qui est sûr, c’est que si tu fais des études, et veux partir dans le Supérieur, vu que tout est de plus en plus sélectif, faire preuve de rigueur et avoir une bonne méthodologie, ça aide !
P : C’est ça.
C.R : Toi, plus tard, tu voudrais faire quoi comme métier ?
P : J’aimerais aider un maximum de gens par rapport à ce que je sais faire, mes qualités et ce que je peux faire, et peut-être, comme on a éclairci un peu le sujet tout à l’heure, aller plus vers des études de droit et de politique, vu que c’est ça qui a le plus d’impact. Du moment où tu connais les règles, et que tu sais comment notre société marche, c’est là où après, tu peux défendre des causes.
C.R : Tu vois, on a parlé de plein de choses tout à l’heure, mais de par notre échange là, par ce portrait, j’en apprends beaucoup plus sur toi, tu te livres énormément. Je comprends beaucoup plus de choses ! Je pense que ce que tu as vécu quand tu étais petite, ton école primaire a joué certainement un grand rôle, et aura un grand impact sur ton futur métier ! C’est rigolo ! Tout a une source !
P : Oui, je pense. (Elle me fait un grand sourire, toute émue !). C’est ça qui me manque vachement au collège, qu’on n’ait pas les conseils comme là-bas. En fait, c’était comme un conseil de classe, tous les élèves étaient présents, avec juste notre professeur, ici, ça pourrait être le professeur principal. Et on parlait des problèmes qu’il y avait dans la classe, de ce qu’il fallait arranger, ce qui n’allait pas. Tout le monde avait le droit de parler, tout le monde était à l’écoute de chacun, et moi, j’adorais ça. J’adorais tout gérer. En fait, j’adore avoir des responsabilités.
C.R : Et bien justement, si tu pouvais changer quelque chose à St Jo, ou proposer quelque chose qui n’existe pas, ce serait quoi ?
P : En fait, j’ai entendu parler des éco-délégués. Je crois que ce sont Mme Saunders et Mme Faure qui s’occupent de ce projet, mais elles ne sont pas encore venues dans notre classe. Moi, j’aimerais beaucoup, vu qu’en ce moment, il y a un gros problème au niveau de la planète à cause du réchauffement climatique, et on le sait, une des grosses causes, c’est la consommation de viande. Le fait d’élever les animaux, ça demande beaucoup d’eau, les gaz des animaux provoquent l’effet de serre, sans compter les cultures liées, etc… Et je sais qu’ici, on mange de la viande pratiquement tous les midis et tous les soirs. Donc, moi, ce que j’aimerais bien proposer, c’est qu’on diminue un petit peu la consommation de viande à St Jo, on aurait un côté écoresponsable, et je trouve que ça, ce serait trop bien. Et peut-être, je vais rebondir sur autre chose. Tu vois, à St Jo, on fait le bol de riz une fois dans l’année pour aider une association. Je trouve que c’est une super idée. Sauf que ce qui me désole un peu, c’est que je voyais les élèves dans la cour qui s’amenaient tous un truc à manger. Certes, ils avaient peut-être peur de ne pas assez manger, mais il y a beaucoup de gens qui n’étaient pas du tout sensibilisés à pourquoi on faisait ça. Et je pense qu’on pourrait, par exemple, un peu avant le bol de riz, déléguer une personne pour qu’elle aille expliquer la cause aux classes, pour que les élèves soient plus sensibilisés, et comprennent réellement qu’est-ce qu’ils sont en train de faire, quel est l’impact de ce bol de riz, et à quoi tous, ils participent.
C.R : C’est très juste ce que tu dis, il faudrait plus d’explication, de communication.
P : Oui, parce qu’il y a beaucoup d’élèves qui ne comprennent pas, qui ne cherchent pas à comprendre non plus spécialement, et qui disent « ouais, c’est débile ! ». Alors que si on passe avant, et qu’on leur explique, ils seront peut-être même d’accord pour en faire plusieurs jours dans l’année. Parce qu’en soit, le bol de riz, ce n’est pas grand-chose, tout le monde peut le faire. On le fait le vendredi, c’est la journée où on rentre tous chez nous, on peut bien manger le soir, et puis, si tu as très faim, tu peux très bien aller redemander une assiette de riz.
C.R : Pour terminer, si tu veux rajouter quelque chose, remercier quelqu’un ou finir par une phrase, c’est à toi…
P : Je dirais une citation que j’ai écrit un jour en étude : Si la vie était un livre, il faudrait apprendre à le lire, à le relire, l’explorer, l’approfondir, l’interroger et l’écouter.